Jean-Pierre Ghysels : un héritage en bronze

Un bâtiment qui fut le premier au monde à abriter toutes les disciplines dédiées à la conservation de l'art et du patrimoine. C'était l'objectif de l'architecte urbaniste Charles Rimanque. En 1959, il dessina les plans de l'Institut situé avenue de la Renaissance à Bruxelles, en étroite collaboration avec l'ingénieur Léonard Cassiman et le chef des Laboratoires, René Sneyers.

Après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs pays européens ont introduit une règle de pourcentage pour les arts visuels, en vertu de laquelle un pourcentage de la construction ou de la rénovation des bâtiments publics devait être consacré à des œuvres d'art. Bien que cette règle n'ait pas encore été établie en Belgique, l'IRPA a suivi une idée similaire. L'intégration d'art contemporain représentatif constituait une réelle valeur ajoutée au projet global. Le directeur Paul Coremans fut étroitement impliqué dans le choix des œuvres destinées à orner le bâtiment, jusqu'à sa mort subite en 1965.

Jean-Pierre Ghysels réalisa deux sculptures en bronze pour l'inauguration du bâtiment en 1962. Les œuvres monumentales Espace et Composition décorative sont encore visibles dans la cage d'escalier de l'IRPA. Le bureau de la direction, au cinquième étage, abrite la petite sculpture Maternité de 1961, initialement destinée à embellir la salle d'attente attenante.

Ces trois œuvres sont des exemples représentatifs de l'œuvre de Ghysels. Il a commencé par sculpter des images religieuses dans un style figuratif, puis a rapidement évolué vers l'abstraction. Ses œuvres se caractérisent par des courbes douces et des volumes ajourés dans lesquels l'ombre et la lumière jouent un rôle central.