Continuer vers le contenu

Le retable de la Vierge est de retour à Boussu

Au terme de deux années d’étude et de restauration par l’IRPA, le retable de la Vierge Marie daté du XVIe siècle est retourné dans l’église Saint-Géry à Boussu-lez-Mons, dans le Hainaut. Victime à trois reprises de vols, l’œuvre a été en grande partie reconstituée, nettoyée et est aujourd’hui exposée dans la chapelle des Seigneurs.

Reconstituer le puzzle à l’aide de BALaT

Le traitement consistait à éliminer les couches de poussières et la patine sombre qui recouvraient les figures du retable en bois. Celles à l’avant-plan, volées en 1914, ont connu durant le XXe siècle une autre histoire matérielle que le retable lui-même. Le défi était donc de rendre à l’ensemble un aspect harmonieux à l’aide des techniques de nettoyage et de retouche adéquates. Or, au cours de l’étude et de la restauration, les experts se sont également heurtés à une autre difficulté : les scènes du retable étaient toutes dans le désordre.

D’anciennes photos du retable de Boussu, prises avant 1914 et provenant de BALaT, ont fourni aux experts la clé du puzzle. En effet, sur ces clichés figurent encore les petites scénettes volées, y compris celles qui manquent aujourd'hui dans le retable à la suite de deux vols ultérieurs. Ils ont donc permis d'identifier l’ensemble des scénettes et d'aider à reconstituer l’ordre du récit. En outre, sur le revers des reliefs en bois étaient parfois inscrits des chiffres, confirmant ainsi l’endroit où devaient se trouver les pièces dans la caisse du retable. L’étude des traces de fixation d’origine a enfin complété le puzzle.

Source inestimable de représentations

Le nettoyage des reliefs et l’enlèvement des patines ont permis de révéler des détails des sculptures et de mieux comprendre la riche iconographie. « Nous avons découvert des représentations uniques, comme celle où Joseph doute de la virginité de Marie, avant de s’excuser dans une scène ultérieure sculptée », explique Emmanuelle Mercier.

L’étude et la restauration de l’œuvre par l’IRPA sont achevées. Les résultats de l’analyse dendrochronologique suivront bientôt. Le retable de la Vierge Marie et les pièces volées en 1914 sont exposés depuis janvier dans la chapelle des Seigneurs de Boussu, protégé du vol et de la poussière par une vitrine achetée grâce au fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché géré par la Fondation Roi Baudouin. La chapelle sera ouverte au public tous les dimanches matins à partir de mai 2023. D’ici là, les visiteurs peuvent admirer le retable sur rendez-vous, dans le cadre d’une visite guidée.

Plus de nouvelles de l'IRPA

48006158682 32178cf86f k

REFRESH : Étudier le cycle de l'eau pour protéger le patrimoine

12.07.2024

Le changement climatique est un défi urgent pour notre monde, y compris pour le patrimoine. L'eau est une menace pour les sites patrimoniaux, il est donc essentiel de mettre en place une gestion durable de l'eau pour protéger notre patrimoine. C'est ce que nous visons avec REFRESH.

En savoir plus
SA20 cover WEB

Le nouveau Scientia Artis sort de presse !

10.06.2024

De l’illustre famille de sculpteurs bruxellois du Quesnoy ‒ le père, Jérôme le Vieux, et ses deux fils, François et Jérôme le Jeune ‒ seuls la vie et l’œuvre du fils aîné, François du Quesnoy, riche d’une grande renommée à Rome, avaient été étudiées de manière approfondie. Mais qui était son frère cadet, Jérôme le Jeune ? Que sait-on de sa vie et de son œuvre ? Peu de choses. Malgré sa brillante carrière de sculpteur, statuaire et architecte de la cour du gouverneur des anciens Pays-Bas Léopold Guillaume (1647-1656), son œuvre a été délaissée par la critique à la suite de sa condamnation à mort en 1654.

En savoir plus